BENDA BILILI
Mardi 5 octobre 2010 21h au cinéma LE FOGATA Ile Rousse
Date de sortie : 8 septembre 2010
Réalisé par : Renaud Barret, Florent de La Tullaye
Avec : Roger Landu, Coco Ngambali, Djunana Tanga-Suele,
Long-métrage : français, congolais.
Genre : Documentaire
«regarder au-delà des apparences» en Lingala de Kin au Congo
Durée : 1h 25mn.
Année de production : 2010
Distribué par : Sophie Dulac Distribution
VO
Synopsis :
Ricky avait un rêve : faire de Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo.
Roger, enfant des rues, désirait plus que tout rejoindre ces stars du ghetto kinois qui écument la ville sur des fauteuils roulants customisés façon Mad Max. Mais avant tout il faut survivre, déjouer les pièges de la rue de Kinshasa, chanter et danser pour s'évader. Pendant cinq ans, des premières chansons à leur triomphe dans les festivals du monde entier, BENDA BILILI nous raconte ce rêve devenu réalité. suite de l'article sur
« Un homme n'est jamais fini/ la chance arrive sans prévenir/ Un jour, c'est sûr, on réussira. » Ainsi chante Papa Ricky, le doyen de Staff Benda Bilili, un groupe composé pour moitié de musiciens paraplégiques. Nous sommes en 2004, dans les rues cabossées de Kinshasa. En tournage dans la capitale congolaise, les documentaristes français Renaud Barret et Florent de La Tullaye passent par là, et le coup de foudre est immédiat. Enthousiasmés par la musique de ces éclopés flamboyants aux guitares monocordes, ils s'improvisent producteurs et leur proposent d'enregistrer un disque. Commence alors une fabuleuse odyssée, du zoo miteux de Kinshasa, où l'orchestre répétait faute de mieux, aux scènes des plus grands festivals d'Europe, où il se produit aujourd'hui.
Filmé entre 2004 et 2009, l'itinéraire de Staff nous tient en haleine du début à la fin. En s'attachant au quotidien du groupe auquel ils ont lié leur destin, les réalisateurs évitent les raccourcis façon success story. L'histoire se tisse sous nos yeux, de petits miracles en coups du sort. Quand un incendie ravage le centre d'hébergement où logent les musiciens, l'aventure semble définitivement interrompue. Mais le Staff a de la ressource, et c'est en familier, déjà, que l'on assiste à l'intronisation du petit Roger, enfant des rues et génie du satongé, cet instrument fabriqué à partir d'une boîte de conserve et d'un fil de fer. Au fil des ans, on verra Roger devenir un homme et une star.
Du Kinshasa des déshérités, indissociable de l'identité de l'orchestre, les réalisateurs brossent un portrait impressionniste. Un match de foot disputé par des malades de la polio, une discussion surréaliste de deux enfants sur l'eldorado européen, ou le prêche dément d'un évangéliste dans un train bondé sont de saisissants instantanés du berceau de Staff. A l'heure de la consécration du groupe, on est d'autant plus ému que l'on sait d'où il vient. A mille lieues des clichés sur l'Afrique maudite, ce documentaire, découvert à Cannes, dégage une énergie galvanisante.
Mathilde Blottière