La Pivellina de Tizza Covi
Mardi 1 juin 21h au cinéma LE FOGATA Ile Rousse
Date de sortie : 17 février 2010
Réalisé par : Tizza Covi, Rainer Frimmel Avec Patrizia Gerardi, Asia Crippa, Walter Saabel,
Long-métrage : italien, autrichien.
Genre : Drame
Durée : 1h 40.
Année de production : 2009
Distribué par : Zootrope Films
VO
Synopsis :
Artistes de cirque, Patty et son mari Walter vivent dans un camping à la périphérie de Rome.
Un soir d'hiver, Patty trouve dans un parc voisin une fillette de 2 ans abandonnée par sa mère. Contre l'avis de Walter, elle décide de garder l'enfant chez elle.
La petite Asia découvre une nouvelle vie au milieu des saltimbanques, des roulottes et des animaux. Chaque jour qui passe renforce un peu plus la relation entre Patty et la fillette.
Mais un matin, Patty reçoit une lettre de la mère d'Asia...
leur vie en fiction
Même si La Pivellina reste une fiction, les acteurs du film ont un vécu très proche du scénario. Patrizia Gerardi et Walter Saabel (Patty et Walter dans le film) sont en réalité des gens du spectacle vivant dans ue caravane. Tizza Covi et Rainer Frimmel les connaissaient depuis longtemps. Ce choix contribue à rendre le film d'autant plus proche de la réalité. Les réalisateurs ont, par ailleurs, un faible particulier pour Patty pour ses ressemblances avec l'actrice Anna Magnani, à laquelle ils sont très attachés.
Le réel, du casting aux dialogues
Pendant le tournage, les acteurs ne recevaient que quelques indications sur le contenu des conversations qu'il devaient jouer. Libre à eux, ensuite, de créer les dialogues. Prévenus seulement une heure avant chaque tournage, ils étaient donc plus proches de l'improvisation que de la récitation. Les seules contraintes étaient le début et la fin du film ; pour le reste, tout dépendait des choix des acteurs et de l'humeur de la petite Asia Crippa âgée de moins de 2 ans au moment du tournage.
"La Pivellina" : à la recherche de son chien, elle trouve une fillette
Qu'est-ce qui, très vite, donne le sentiment d'une vérité intense des personnages et des situations ? C'est que les comédiens jouent pour ainsi dire leur propre rôle. Artistes de cirque installés dans la banlieue de Rome, ils sont plongés dans un récit (l'adoption de l'enfant) que leur imposent les cinéastes, ces derniers les suivant au plus prêt, souvent caméra à l'épaule.
La fiction devient une sorte de catalyseur qui permet paradoxalement d'approcher une certaine vérité. S'impose une sorte de présence concrète des êtres et des choses, évacuant tout risque d'attendrissement, une présence construite par la fusion de l'acteur et de son personnage. Dès lors, La Pivellina devient une émouvante variation poétique sur la création d'un lien maternel et sur le sentiment d'abandon.
Si la Pivellina («la Débutante» ou, titre alternatif italien, Ce n’est pas encore demain) est une réussite, c’est plutôt par sa façon de mener ses personnages inexorablement jusque vers des zones non identifiées et «grotesques». Plutôt qu’une histoire d’enfant, c’est une vie de grand qui est ici montrée, celle de Patty, femme à cheveux rouge dont le port évoque irrésistiblement Anna Magnani. Tous les acteurs du film interprètent leur propre rôle, mais on n’est pas obligé de le savoir, car le docufiction n’y paraît pas. Seule demeure l’impression d’une sorte d’eucharistie tendre, d’une humanité si bonne qu’on en mangerait.