Paterson
Attention ! Fatigué de tes assistants parlementaires ?
Le remède ? Un objet filmique non identifié, LUNDI, le 13 février 2017 !
Ce film commence le lundi dans la douceur d’un présent simple, conjugué à deux, sans compter le bouledogue Marvin. Un éloge à la modestie, à la délicatesse et à l’infini raffinement de la régularité et ses doubles.
Quand lent rime avec nonchalant : l’œuvre du chef !
Date de sortie: 21 décembre 2016 (1h 58min)
De: Jim Jarmusch
Avec: Adam Driver, Golshifteh Farahani, Rizwan Manji
Genres: Drame, Comédie
Nationalité: Américain
Synopsis et détails
« On avait quitté Jim Jarmusch dans la nuit de Tanger avec des vampires désespérés et assoiffés, dans une ambiance de fin du monde; on le retrouve dans la ville de Paterson avec ses gens modestes, chacun étant artiste - poète - à sa façon. Après la mélancolie vient donc la douceur d'un présent simple où les jours se ressemblent logiquement tout en étant distingués par d'infimes variations, qui seraient plutôt de l'ordre de l'écriture que de la mise en scène. Autant cette dernière s'en tient à une rigueur extrême dans sa répétition de plans (le travelling sur Paterson quand il longe le bar, la plongée sur le couple au réveil, etc.), autant l'écriture se permet quelques écarts (la panne du bus entre autres) qui ne se soucie toutefois jamais de faire avancer l'intrigue pour l'unique raison que d'intrigue, il n'y en a pas. Le film ne fait que tracer sept jours ordinaires d'un couple qui s'aime et qui essaye d'exister à travers la création, que ce soit la poésie ou la peinture, et les rencontres que fait Paterson, qu'elles soient réglées ou imprévues. Aucun grand bouleversement scénaristique, juste un éloge tranquille de la poésie qui passe à la fois par les personnages et par la mise en scène ( les fondus enchaînés qui mêlent le visage de son protagoniste aux éléments de la ville) dans un film d'un calme olympien propre au cinéaste. Dans « Only lovers left alive », la poésie était partagée par deux vampires condamnés à survivre dans un monde en ruine; dans « Paterson », elle circule partout, se partage et permet une communion totale, qui va bien au-delà de cette ville du New Jersey, comme en témoigne le dialogue entre Paterson et un touriste japonais, lui aussi admirateur de William Carlos Williams. En somme, Jarmusch signe un très beau film, apaisant et esthétiquement accompli.»